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Etats Généreux de la Femis
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9 avril 2009

COMPTE RENDU 1ère REUNION ATELIER "PEDAGOGIE"

Première réunion du groupe Pédagogie

 

Thème : les analyses.

 

 

Etaient présents à la réunion :

Carole Desbarats, Catherine Zins, Marie-Geneviève Ripeau, Alain Bergala

Vincent Leport, Marion Desseigne, Laurent Navarri, Vincent Tricon, Xavier Sirven, Héloïse Adam.

 

Nous sommes tombés d’accord sur trois points avec la direction des études :

 

  • La nécessité d’organiser des analyses en deux temps distincts :

 

Un premier moment d’analyse interne, avec un seul intervenant, et qui nous permettrait d’entrer dans le détail des films (plan par plan). Il s’agira de revenir sur l’élaboration du film, sur les choix précis qui ont été faits concernant la lumière, la réalisation, le scénario, le traitement sonore etc, afin de mesurer leur pertinence par rapport aux intentions du réalisateur et de son équipe.

 

Un second moment d’analyse externe, avec un intervenant choisi par Alain Bergala, et qui nous permettrait de nous confronter à un avis extérieur, de replacer les films dans l’horizon plus large de la production cinématographique française. Là le film sera envisagé dans sa globalité, comme produit fini.

 

  • La nécessité de compléter ces moments avec des analyses écrites de la part des      intervenants et directeurs de département.

 

  • La nécessité d’impliquer      le département analyse, c'est-à-dire pour l’instant Alain Bergala,      dans les analyses de nos films et dans le choix des intervenants. Afin      qu’il y ait une véritable cohérence, une continuité, entre l’enseignement      théorique dispensé à l’école (cours de Bergala, conférences … ) et les      débats qui ont lieu autour de nos films.

 

 

Restent à préciser :

 

  • Les modalités du suivi des directeurs de      département sur les projets. S’ils ne sont plus présents aux analyses, il      faut néanmoins que les élèves puissent avoir un retour de leur part. Sous      quelle forme ? Rendez-vous individuels ? Rendus écrits ?      Est-ce qu’on garde l’idée des « ateliers pratiques » organisés      par un directeur autour d’un film ? >> obtenir une réponse de      Carole sur ce point.

 

  • Le statut de l’intervenant pour le premier moment,      « interne », de l’analyse : Qui serait le plus à même de      nous faire réfléchir en détail sur l’élaboration de nos films ? un      cinéaste ? pour l’instant, Carole parle de      « médiateur-cinéaste-pédagogue » : il faudrait arriver à      une détermination plus précise de la personne dont on parle ici.

 

  • Préciser la nature des textes produits sur les      films, aussi bien ceux produits par Bergala, par les directeurs de      département et par les élèves : quels textes pour quelle      diffusion ?

 

 

Programme pour la prochaine séance :

 

  • La place des directeurs de département dans le      moment d’analyse.
  • Les autres analyses : analyses de scénario,      analyses des autres films que ceux des réalisateurs, analyses des      exercices…
  • Le « ciné-fémis »
  • La question de l’archivage et de la consultation      des films, des scénarios, des textes critiques. Certaines rencontres      donnent lieu à des captations : qu’en est-il de leur archivage et      mise à disposition ? >> idée d’une « mémoire      critique » de l’école.

 

Pour la séance du 22 avec Alain Bergala:

 

  • L’articulation      des moments d’analyses avec les conférences, cours et rencontres. Comment      l’enseignement « théorique » peut devenir un outil pour la      conception de nos films et instaurer une distance critique avec la      « forme » même des exercices (documentaire, plan séquence, etc…)
  • Quel      intervenant pour l’analyse « interne » ?

 

 

Annexe

 

« Minutes » de la réunion :

 

Nous partons du constat que les analyses telles qu’elles fonctionnent actuellement ne constituent pas un temps profitable et ne permettent pas une réelle réflexion sur notre travail. En un mot, elles ne sont pas un moment d’apprentissage.

Pendant ces analyses, nous sommes confrontés à des avis de spectateurs et à aucun moment nous ne revenons sur le travail effectué, sur l’élaboration du film.

Il découle de cela que la seule personne à laquelle l’analyse s’adresse est le réalisateur. L’équipe technique n’a rien à en attendre.

 

Xavier à Carole : Qu’est-ce que c’est une analyse pour vous ? Qu’attend l’école des analyses ?

 

Carole : « Beaucoup de choses ». Le film est présenté comme quelque chose de fini, et c’est comme ça qu’il doit être assumé, mais par toute l’équipe. L’analyse doit s’adresser à l’équipe en entier, même si c’est le réalisateur qui porte le projet.

Le plus important pour Carole, et qui n’est pas encore assez le cas, c’est de parler du sens des films. De ce qu’ils disent, afin que nous nous sentions responsables de ce que nous filmons.

Il faut demander aux élèves de s’expliquer sur les films. Et pour ça, il faut aller dans le détail des films et des intentions, afin de mesurer l’écart entre le projet et ce qui a été réalisé.

 

C’est bien ça qui est à l’œuvre dans le dispositif d’analyse de l’exercice « 3 minutes ». L’intervenant me fait revenir sur le film et m’interroger : qu’est-ce que ça produit ? est-ce que c’est bien ça que je voulais ?

Or pour l’instant, il y a trop de monde en analyse pour que ce débat ait lieu.

Exemple des projections en cours de montage des documentaires : Personne n’en a rien retiré.

Plus généralement, c’est intéressant d’avoir l’avis d’un directeur de département, mais pas de tous à la fois.

 

Catherine confirme qu’elle préfère intervenir dans l’intimité de la salle de montage plutôt que pendant la grand messe des analyses.

 

Carole évoque les analyses de Fiction 16 proposées par Charlie il y a quelques années : des commentaires plan par plan.

 

Il s’agit donc de faire naître une discussion qui nous permette d’aboutir nous-mêmes à des conclusions sur nos films. Plutôt que de nous larguer un avis de l’extérieur.

 

Carole : Ce serait un moment « maïeutique ». Mais il ne faut pas évacuer la possibilité d’avoir un avis de « spectateur », qui considère le film de l’extérieur, comme un produit fini.

 

C’est pour cette raison que deux temps d’analyse sont nécessaires. Avec en outre des retours écrits sur les films et la constitution d’un journal qui publierait des textes critiques.

 

Question de Carole : Est-ce que vous êtes prêts à entendre des critiques négatives ?

 

Réponse des élèves : Oui. Pour l’instant nous sommes trop protégés. Il faut pouvoir dire et entendre : « ça, non », à propos de nos films.

 

Bilan : On ne nous donne pas les outils pour apprendre de nos films, pour en tirer des leçons et progresser. Par contre on nous « protège » abusivement des avis extérieurs.

>> comme si le mot d’ordre de l’école était : ne surtout pas être constructif, mais ne pas décourager en étant destructeur.

 

Or il faut ces deux moments :

· Le premier d’analyse-apprentissage, où chacun puisse comprendre où il a réussi ce qu’il voulait, et où il n’a pas réussi, et pourquoi.

· Le second d’analyse critique, où le film est abordé comme n’importe quel film fini et diffusé, dont une équipe a à répondre et qui peut susciter des avis forts, qu’ils soient positifs ou négatifs.

 

Quelle personne faire venir pour le premier moment ? un professionnel qui ait à la fois une pratique et des qualités de pédagogue. Quelqu'un comme Jean-Luc Daniel ou Guy Mousset.

 

Tout le monde est d’accord sur l’importance d’avoir en outre des retours écrits sur les films. Cela implique, signale Bergala, que les élèves eux-mêmes écrivent sur leurs films.

 

Un autre problème est celui de l’absence d’une pensée globale de l’analyse à l’école, et de la non implication du département analyse dans les analyses des films d’élèves.

>> il faut faire intervenir Alain Bergala dans ces moments d’analyses.

 

Alain Bergala signale que jusqu’ici il n’avait pas la main sur ces moments, mais qu’il serait prêt à s’y investir. Ce serait le moyen de faire un pont entre ses cours et nos films : on ne doit pas considérer les cours d’Alain comme des cours « à part » où sont abordés des points d’histoire du cinéma qui ne nous concernent pas directement. L’histoire du cinéma, la réflexion sur le style, doivent nous aider à penser nos propres films. Il ne s’agit pas d’un savoir mort, mais bien d’outils pour nous. Il ne doit pas y avoir de solution de continuité entre l’analyse de films que nous faisons avec lui et l’analyse de nos films.

 

Bergala poursuit : une analyse constructive est à la fois interne et externe.

Interne : comment le film fonctionne. Ce qui marche ou non. Ce que j’ai voulu dire et ce que je dis.

Externe : comment le film s’inscrit dans le paysage cinématographique français. Remise en contexte du film, par rapport à un horizon plus large, et qui dépasse les simples intentions du réalisateur.

 

>> ça recoupe l’idée d’une analyse en deux moments.

Le deuxième moment ferait intervenir des personnes choisies par Bergala en fonction de l’exercice, et qui pourraient être des critiques, des universitaires, des cinéastes, des producteurs.

 

Carole refuse que les directeurs de département soient laissés complètement en dehors de l’analyse. Il faut un moment d’ « évaluation », c’est aussi ça le rôle des analyses.

>> quelle forme cela doit-il prendre ?

 

Nous proposons des rendez-vous ouverts à tous, où un directeur de département choisirait un film pour en parler selon un angle d’attaque précis. Par exemple, Laforce qui choisirait de parler du mixage de tel film. Quitte à ce que cette analyse devienne une sorte d’atelier pratique où le directeur de département nous permette d’explorer d’autres possibilités que celles qui ont été choisies …

 

Carole : ça ne dispense pas d’un suivi de chaque directeur avec chacun de ses élèves.

 

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Commentaires
E
On reproche beaucoup de choses à La fémis. Certaines sont sans intérêt et d'autres moins, mais le fait qu'elle soit fermée sur elle-même et pousse les élèves, par un mystérieux processus, à produire le même type de films frileux et adressés plus à l'école ou à eux-mêmes qu'à de réels spectateurs de cinéma, cela est un fait qui me semble difficile à contester.<br /> <br /> Les projections des films d'élèves sont publiques, qu'importe si les spectateurs sont informés des conditions de l'exercice ou non. <br /> Pas étonnant qu'en sortant d'une de ces projections, certains curieux qui étaient venus par eux-mêmes comme de simples spectateurs en sortent parfaitement déçus ou désopilés... <br /> <br /> A quand une ouverture de l'école et de ses productions sur l'éxtérieur, le monde réel ?? <br /> A quoi bon se retrouver "dans l'intimité d'une salle de montage" ou dans "la grande messe" composée de regards beaucoup trop internes ou spécialisés ?<br /> Est-ce que le fait que le cinéma puisse être vu par tous, interrogé par tous les regards, quels qu'ils soient, ne nous concerne pas, en tant que futurs acteurs de sa production ?<br /> <br /> A priori, non... nous analysons entre nous, regards compris et croisés, et on se dit ensuite de manière très évasive et symbolique lors d'un atelier des états généraux qu'un "regard de spectateur" ne doit pas être mis trop à l'écart, tout de même... Comique lorsqu'on voit la composition d'une assemblée d'analyse. Pourquoi les films que nous faisons et surtout le parcours qui nous a été imposé pour les générer ne devrait-il pas être partagé par tous ?<br /> Puisque nous ouvrons au public le seul résultat de nos travaux, pourquoi le spectateur ne pourrait-il découvrir par lui-même la pédagogie qui les entoure en assistant aux analyses, silencieux face à la "grand' messe" avant de pouvoir intervenir, s'il le souhaite, dans une dernière partie consacrée au débat entre élèves, intervenants, "pédagogues" et SPECTATEURS ?<br /> <br /> Voilà qui rendrait l'atmosphère viciée de l'école et de sa pédagogie un peu moins renfermée et coupée du monde. Et voilà qui montrerait (au passage) une image un peu plus dynamique et ouverte de La fémis, école prétendument publique de cinéma. Notre chère et protectrice tour d'ivoire...
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